serpe-hier

Ou l'art du débiloïde.

Lundi 29 septembre 2014 à 9:02

         ... De la culotte de la honte, tu te débarrasseras.
         En restant dans le thème de la culotte, je pensais que, si j'avais ce qu'on appelle dans notre jargon très technique la "culotte-des-ragnagnas" (le nom est assez explicite pour que je vous épargne les détails), c'était parce que j'avais 14 ans et que je gérais pas encore super bien les histoires de tampons, serviettes hygiéniques et autres couches absorbantes XXL (celles pour la nuit, qu'au réveil t'avais l'impression d'avoir un pavé d'aloyau de 500g dans ladite culotte). Je me figurais que ça passerait (là aussi entre 20 et 25 ans) et qu'un jour j'en aurais plus besoin. Je pensais que la Pokéfemme n'avait plus cet élément dans sa commode, passé un certain stade... MALHEUREUSE!!! (vous allez bouffer du "malheureuse" à tout bout de champ, je vous préviens) Nenni nenni nenni, la culotte-des-ragnagnas te dure toute la vie! Même si tu gères mieux ton cycle (la pilule aidant bien au bon déroulement du processus, soyons honnêtes), t'es tellement bien avec cette culotte de la honte que tu la mets même si t'en as pas vraiment besoin.
         Personnellement la mienne a perdu toute notion d'élasticité depuis à peu près dix ans, elle est blanche avec des petits sacs à mains et des escarpins et des sous-vêtements dessinés dessus, c'est une monstruosité. Et pourtant, sans scrupule, je la porte encore. Et j'en ai une en rab' qui a carrément la couture qui a pété sur le côté, elle est mauve. Enfin, elle était mauve, avant d'être lavée trouze mille fois. Dégueulasse à souhait. C'est un peu comme ton pyjama dit "de Bridget Jones" (vous moquez pas, j'ai sensiblement le même, sauf que les motifs sont des petits chiens par deux)(du grand art), il est honteux à souhait mais le dimanche, le mot d'ordre c'est: PAS DE SCRUPULE.
         Après réflexion, je me dis que l'absence de réelle forme de culotte évite de marquer la mollesse de ma fesse et le gras de ma hanche, et que c'est ptet aussi pour ça que je suis si bien dedans que je la porte encore...

         Enfin, bref, moi je pensais que ces deux horreurs (culotte des ragnagnas et pyjama peu seyant) disparaissaient de l'armoire au profit de la culotte qui va avec le soutien gorge, et du pyjama appelé "nuisette" (comme Casse-Nuisette, pareil). La nuisette est en soie (auquel cas, tu glisses dans le lit), la nuisette est en dentelle (auquel cas, elle gratte), la nuisette est pile à ta taille. Conclusion: tu ne peux pas dormir avec une nuisette, puisqu'elle glisse, gratte, éventuellement, les deux, et te moule l'organisme. Mais ça, je l'ignorais quand j'avais 14 ans et j'idéalisais un peu trop.

          Ceci étant, j'étais convaincue qu'en tant que femme, plus jamais je n'aurais à subir le fameux et stressant "putaaaain, j'ai oublié de prendre des Tampax en rab...", ni le fameux "HAN je crois que ça commence et je suis bloquée en cours pour encore deux heures, je vais me tacher le pantalon, de quoi je vais avoir l'air?! Merde merde merde merde", je pensais que tout ça disparaissait en grandissant et en devenant classe, en devenant une femme. Je pensais qu'en prenant de l'âge on prenait aussi du grade en organisation. Mais pas-du-tout. Je me retrouve régulièrement en rade juste parce que j'ai changé de sac à main. Et que j'ai pas pensé. Je pars de chez moi à l'arrache en me disant qu'il fallait que je fasse quelque chose avant de partir, mais je sais plus quoi exactement. Et une fois dans le métro, prise de conscience: j'ai zappé la case Vania. Comme si j'avais 14 ans, quoi.

         Croyance n°2: la culotte-des-ragnagnas est tellement moche que, d'une, un jour elle sortira forcément de ta vie, parce que de deux, si elle reste dans ta vie, jamais personne ne voudra de toi.

         Bon début de semaine, bande de nudibranches vindicatifs!

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[ First Breath After Coma _ Explosions In The Sky ]

Vendredi 26 septembre 2014 à 9:02

         ... Tes sous-vêtements, tu assortiras.
         Je vous disais, j'ai pensé à tout ça en voyant le gif d'une nana en culotte et soutien-gorge dépareillé.
         Moi, j'étais une ado basique (comprendre basique dans les années 2000, pas les fashionistas de 2014), tu vois, et je me disais que les femmes, adultes, les "vraies" femme, s'arrangeaient pour assortir le haut et le bas de leurs sous-vêtements. Mais d'un côté, je comprenais pas vraiment comment c'était possible, moi j'avais deux - trois soutiens-gorges et une bonne douzaine de culottes (toutes différentes), et je voyais pas comment ça pouvait systématiquement être assorti... si, il fallait un nombre incalculable de soutiens-gorges. Et pour moi, c'était à l'âge adulte qu'on adoptait enfin l'équation parfaite 1culotte = 1 soutien-gorge assorti (en matière ET en couleurs), soit une armoire de 20m³ pour pouvoir stocker toutes les culottes avec leur soutien-gorge attitré.

         Je me disais que les filles populaires, au collège, étaient ptet populaires parce que elles, elles avaient le soutif assorti à leur culotte (malheureuse, que dis-je, à leur string!), et ce de manière parfaitement quotidienne; alors que moi je me trimballais en soutien-gorge Dim et en culotte Petit Bateau (malheureuse, que dis-j... ouais non moi c'était vraiment une culotte). J'avais vraiment cette image de la femme qui pouvait se targuer d'être une femme accomplie parce qu'elle avait les sous-vêtements assortis. Genre tu sais, dans ton évolution de Pokéfille en Pokéfemme, t'as ton pouvoir de sous-vêtements qui prend des points et tu te retrouves avec un soutien-gorge assorti au slip, avec option dentelle qui te fait passer de Pokéfemme à Pokéfemme accomplie.
         Et pour moi, partant de là, c'était évident qu'un mec ne voudrait JAMAIS sortir avec une fille fringuée n'importe comment (aka moi-même), puisque la règle n°1 du bien-s'habiller n'était pas respectée. Du coup c'était dans l'ordre des choses qu'avec mes copines, on attire pas le regard des garçons puisqu'on ressemblait à rien (dure période que l'adolescence)(et puis en plus moi j'étais la fille d'un des profs de maths du bahut)(prof, déjà, mais DE MATHS en plus, je partais direct avec dix milliards de points de retard sur le reste du monde).

        Je pensais que la transformation Pokéfille → Pokéfemme en terme de sous-vêtements assortis se passait autour de 20 ~ 25 ans, et que ça allait finir par m'arriver, un jour. Et en fait, au fil du temps (ça fait un millénaire que j'attends, hein), j'ai continué à porter des culottes sans rapport aucun avec mon soutien-gorge. Pire, j'ai continué à porter des CULOTTES et à refuser toute forme évoluée vers le string/tanga et autres instruments de torture anale (mais j'accepte les shorty)(sérieusement, soyons francs, le string, c'est un instrument de torture, ça te cisaille les muqueuses, c'est pas confortable. Pour un peu que tu te fades une mycose, bonjour l'ambiance)(et puis sincèrement, la première fois que j'ai mis un string, j'ai été particulièrement troublée par le contact direct entre ma peau des fesses et le tissu de mon jean). Piiiire, je mets des soutiens-gorges en dentelle avec des culottes en coton!!! Mélange des matières, je pensais que c'était passible de sanction pénale.

         Ainsi donc, croyance n°1: les sous-vêtements de ta vie adulte seront systématiquement combinés les uns avec les autres (si tu veux compliquer tu peux t'assortir au sac à main et aux godasses).

         La suite quand vous serez sages, bande de phytolaques à la graisse d'oie!

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[ The Taste _ Skip The Use ]

Mercredi 24 septembre 2014 à 8:36

         ... de créer une catégorie intitulée Croyances d'ado, parce que quand j'étais plus jeune (tiens les mecs, ça y est, 'y a Mamie qui remet le disque, c'est reparti pour un tour de radotage...), j'avais des sortes de croyances débiles concernant ce qui était important, voire primordial, pour prétendre être une femme, une vraie, et pour prétendre à avoir le droit de fréquenter l'espèce mystérieuse qu'est Homo sapiens sapiens masculinoïdae. Des croyances concernant ce qui allait forcément évoluer au cours de ma vie d'ado à adulte, ceci en mieux, évidemment. En fait, je pense qu'on peut plutôt parler d'a priori, plutôt que de croyances.
         Dans tous les cas ce qui est certain, c'est que c'était débile.

         J'y ai pensé l'autre soir en tombant sur un gif d'une nana en sous-vêtements dépareillés, et je me suis fait la réflexion qu'elle était en sous-vêtements dépareillés. Et je me suis dit qu'il fallait que je vous raconte. Ça faisait un article vraiment très long, alors je me suis dit que c'était dommage (parce que je sais que vous ne lirez pas tout, canaillous!) et j'ai décidé de créer cette catégorie pour pouvoir un peu diviser le truc. J'ai fait des chapitres, pour si vous vous perdez.

         Bonne lecture hautement intellectuelle, les zygomatiques intercontinentaux!

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[ Landfill _ Daughter ]

Jeudi 11 septembre 2014 à 22:25

         ... et je pense pouvoir dire que je ne m'abuse pas (oui quand on sait plus si on a écrit un article sur un sujet en particulier, il suffit d'aller voir son propre blog et on a la réponse), je ne vous ai pas parlé de ma toute nouvelle méthode pour claquer le pognon que j'ai à foison je n'ai pas.

         Non, je ne parle pas d'acheter des bottines, ça, ça me tient depuis à peu près l'an 1902 avant notre ère, autant dire que ça n'est pas tout à fait une "toute nouvelle méthode". Quoique remarquez, j'ai toujours été particulièrement raisonnable sur le sujet puisque j'achète en général une paire qui me tient ensuite un demi millénaire (donc si on remonte à 1902 avant notre ère ça nous fait que 8 paires, en soi c'est assez honnête). Mais bon, j'aime les belles bottines, je préfère la qualité à la quantité (c'est la qualité qui fait qu'elles durent un milliard d'années, vous comprenez)(et un bon cordonnier, j'avoue). Je pourrais déblatérer des heeeeeeures durant sur les bottines et sur ma conception de la belle bottine. Attention, hein, les bottines en particulier, mais j'ai quand même un avis tranché sur à peu près toutes les formes de chaussures de la galaxie (par exemple mon avis sur les chaussures à bout carréet, si on me propose d'acheter d'autres modèles que des bottines, la probabilité que je refuse de considérer l'offre est assez faible. 

         CECI ETANT... ce n'est pas ça. Non. Figurez-vous que j'ai expérimenté... et là vous allez vous moquer de moi... si, si, je vous le dis! Ne dites pas "Mais nooooon Serpe allez vas-y, balaaance, on se moquera paaaas", je vous JURE sur la vie de Helmut le Poney que vous allez vous fendre la gueule. J'ai expérimenté... aller me faire épiler les sourcils dans un salon spécialisé de ouf pile poil pour les sourcils. Ouais je sais, c'est nul à chier comme info et comme moyen de claquer son blé, mais quand même, pourquoi pas. Je veux dire, on va bien chez le coiffeur ou l'esthéticienne parce qu'on pense qu'on est pas capables d'assurer le boulot nous-mêmes, non? Alors pourquoi on se ferait pas épiler les sourçaïls? Hein? Très personnellement, j'ai grosso modo les sourcils de Hagrid depuis approximativement l'âge de six ans et, avec ma dextérité digne du premier gorfou sauteur venu (qui aurait bien besoin lui aussi d'aller se faire ajuster la moumoute sus-orbitale), j'avais peur de me retrouver avec des sourcils miteux tendance Pascal Obispo si je me lançais seule dans cette entreprise hautement hasardeuse qu'est l'épilation du sourcil.
         Comprenez bien mon propos (oui, on parle d'un sujet hyper critique là, les mecs)(concentrez-vous un peu, c'est de la plus haute importance)(j'adore faire des articles basés sur du rien (avouez que le sujet qui nous passionne aujourd'hui n'est pas spécialement dense en terme de convictions et d'engagements sociaux), ce sont mes préférés, parce que je peux partir en sucette complet, de toute façon en substance y a rien à dire donc je meuble comme j'ai envie). Autant, quand il s'agit d'aller te faire défoncer les écureuils (pour les innocents: les écureuils sont les poils sous les bras)(poils dont l'existence revient à la mode, pour ceux que ça intéresse)(mais attention: on les garde mais on s'en occupe, on les chouchoute comme des poils dignes de ce nom!), tu peux t'en sortir tout seul parce que la consigne c'est: "tout doit disparaitre". Tu éradiques. Tu extermines. Tu ne fais pas de chichis, pas dans la dentelle: il ne doit plus rester PERSONNE. On parle de l'hécatombe capillaire à l'état pur. Alors que pour les sourcils, et ça marche pareil que pour les cheveux, on défonce uniquement ce qui nous semble inadapté. Et là, ça demande un minimum de finesse, dont, clairement, je ne dispose pas. En plus, la contrainte est d'autant plus importante que globalement, tes sourcils, tout le monde va les voir parce qu'ils sont sur-ta-gueule.
         Bref, tout ça pour dire que moi, ça faisait des années entières que je me disais qu'un jour, il allait "falloir" (calmons-nous sur la notion "d'obligation") que je me lance, sans jamais oser le faire. J'imaginais mes sourcils avec des trous partout, l'un visiblement plus épais que l'autre, les tentatives pour les égaliser arrivant au moment ultime où il n'allait plus rester de poils pour égaliser (et je tiens en sainte horreur les sourcils rikikis), mais en même temps confier mon regard de braise à une parfaite inconnue ne me donnait pas non plus des frissons de plaisir, du coup, de tergiversations en tergiversations, j'ai passé le cap des 25 ans avec mes broussailles au-dessus des yeux, sans savoir comment sortir de cette situation de crise qui m'empêchait quand même de me maquiller comme je le voulais.
         Et puis un jour, on m'a (encore) appelée Monsieur, et ç'a été la fois de trop. J'en ai eu plein le cul qu'on m'appelle Monsieur parce que je suis grande, avec des épaules carrées, et des cheveux courts. Alors je me suis achetée des boucles d'oreilles, des sautoirs, et j'ai pris rendez-vous pour redessiner mes sourcils de mecs en sourcils de fille. J'étais plus flippée pour ça que pour toutes les fois où je suis passée des cheveux longs aux cheveux courts. J'avais peur de me retrouver avec un regard de star américaine alors que ça colle pas du tout avec mon caractère.
nota: oui, cet article va être profond comme ça jusqu'à la fin. Mais vous inquiétez pas, j'ai bientôt terminé.
        Cela dit, j'ai eu relativement du bol lors de ce premier contact puisque je suis tombée sur une nana compatissante (qui m'a quand même dit "Oui vous avez de la matière")(sous-entendu "woh putain")(quand je lui ai demandé s'il était quand même possible que je garde un volume respectable), qui a bien vu que je transpirais à grosses gouttes et avais des larmes d'angoisse plein les yeux. Les larmes d'angoisse se sont vite transformées en larmes de douleur: putain, mais ça fait TROP mal!!! Evidemment j'avais fait l'erreur gigantesque de mettre du mascara, qui a vite dégouliné partout (mon nez aussi a vite dégouliné)(super quand t'es dans un salon où la nana devant toi prend un rendez-vous pour des prestations qui vont lui coûter au bas mot 400 balles, en accord avec la petite brochure des tarifs que j'avais sous le nez)(le pire, c'est qu'elle a dit: "Comme d'habitude, on prend rdv dans quatre semaines!"... okay 400 boules par mois juste pour ton maquillage semi-permanent, easy!), mais le résultat à la fin a été concluant et j'ai été contente: j'avais enfin les sourcils que je voulais depuis... beh depuis qu'Hagrid s'était emparé de ma pilosité.
         La seconde fois j'ai eu moins de chance et je suis tombée sur une radasse modèle géant (qui m'avait pas tant inspirée que ça la première fois que j'avais vu sa gueule)(ah, l'intuition...), qui, une fois son job achevé, m'a dit "je me suis permise de vous les affiner un peu plus que ce que vous m'aviez demandé, je trouve que ça vous ouvre le regard"... Tu t'es PERMISE?!... Et moi je vais me permettre de t'en coller une on va voir si ça va t'ouvrir le regard! J'avais effectivement le regard ouvert, on aurait dit un merlan frit, j'étais Joie et Gratitude. Surtout à ce prix-là.
         Néanmoins, en bonne maso que je suis, j'y suis retournée une troisième fois, et, ô Dieu merci, je suis retombée sur ma copine du premier essai, à qui j'ai clairement dit que sa collègue était une rombiasse et que j'avais pas eu ce que je voulais et que, à l'avenir, je ne voulais des rendez-vous qu'avec elle. C'est ça qui est bien quand tu sais qu'il y a des clientes qui dépensent des centaines d'euros, tu peux te permettre d'être un peu odieuse (vu que les autres le sont carrément), c'est la norme, y a que des richous, ça passe inaperçu!

         Enfin voilà; ma vie palpite toujours autant, comme vous pouvez le constater. J'aime sortir dans la rue après m'être faite charcuter, le pourtour de l'oeil rougi et le mascara dégoulinant, j'aime les suspenses de l'ignorance de la gueule que j'aurai à la sortie et surtout... j'aime partager ces expériences hors du commun avec vous, mes chers cowpains...


         Allez, bande de stéatopyges enchifrenés, je vous laisse, soyez sages!

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NB: ça fait plaisir de voir une mannequin avec le trait de rouge à lèvres pas parfait... en haut à gauche, pour les bigleux. Cette remarque permet de redonner un peu de légèreté à ce post de blog beaucoup trop sérieux et déprimant.
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Mardi 8 juillet 2014 à 18:06

          ... avec ma mère, on parlait de mon filleul, j'étais en train de lui montrer les photos que mon cousin m'avait envoyées, et elle m'a demandé: "ça te fait quelque chose? Non hein, je le sens", et c'est vrai, ce mouflet, être sa marraine, ça me fait pas grand chose. Faut dire aussi, je ne l'ai vu que trois fois, et quelques jours.
          Du coup on en est venues à parler de la maternité, d'avoir des mouflets, tout ça (questions évoquées chez notre Chevrette (inter)nationale). J'avoue très sincèrement qu'à l'heure actuelle, l'idée n'est pour moi qu'à l'état de possible éventualité potentielle. Rien de bien concret, en somme.
          (et là tout le monde se dit: "à quel moment ça va partir en sucette?" et la réponse est: maintenant.)
          Très sincèrement, de base, avant même d'AVOIR le gamin dans tes bras, là, il faut le porter dans ton corps. Bon. Tu n'es pas sans savoir que je fais des études de santé donc je ne peux pas m'empêcher de prendre en compte:
- l'évolution de la gueule du zigoto dans mon abdomen (clique ici si tu veux pleurer ta race)(d'autant que l'embryon humain et l'embryon du cochon ont à peu près la même gueule pendant les premières semaines, si mes souvenirs sont bons)(t'es content de le savoir)("MON BEBE IL RESSEMBLE A UN COCHOOOOOOON" "mais non chérie calme toi tu es à cinq semaines!")
- toutes les maladies congénitales qui existent sur la Terre, sans parler de toutes les infections genre toxoplasmose et autres joyeusetés que tu peux contracter en tant que mère et que tu peux refiler à ton mouflet
- toutes les meeeerdes que toi, future maman, tu te tapes: les nausées et vomissements, les vergetures, l'insuffisance veineuse, la constipation, les troubles de l'humeur, je t'en passe et des meilleures, sans parler qu'à un moment ton ventre est trop gros et que tu ne peux même plus faire tes lacets ni dormir sur le ventre. Moi je dis, déjà, ça part mal cette histoire.

          Ensuite, il faut le pondre, le lardon. Ma mère, femme formidable, m'a dit un jour "Non mais Serpe, je vais te parler franchement: un accouchement, c'est la boucherie. Mais c'est fantastique.". Ah. Etrangement, moi, j'ai retenu "boucherie" et pas "fantastique". Ceci étant, donc, je n'ai jamais accouché mais je ne suis pas pressée que ça m'arrive, j'en ai une représentation particulièrement dégueulasse. Le bébé tout gluant de vernix caseosa, d'une couleur qui n'existe pas dans la palette des couleurs humaines (je suis désolée mais violet-gris, ça n'existe pas!), moi, ça me dégoute. Et pire: qui sort de ton corps. Ca fait vachement scène d'exorcisme. "On voit la tête!" mais non mais chut quoi!!! Vous me direz aussi, pourquoi je regarde ces émissions à la con à la télé sur les maternités et ce genre de conneries?! En fait je voudrais avoir un enfant qui a déjà 4 mois sans passer par la case "crevette anémique".

         Bref, admettons. T'accouches. Pourquoi pas. N'empêche que maintenant, tu as signé pour au moins trente ans d'angoisse, de pognon balancé par les fenêtres, de prises de tête. Okay, aussi des bons moments, mais de façon générale t'as plutôt que des trucs relous qui t'attendent. Au départ déjà, ton chiard, il parle pas, il pleure, mange, dort, fait caca, régurgite, couine, pleure encore. Grandit à une vitesse astronomique, nécessite une quantité de couches monstrueuse, bref, il te pille ta tirelire.
           Ah oui, bien sûr, j'ai pas parlé de l'allaitement au sein. Ca aussi, bonjour le truc pas ragoutant. Se faire téter la mamelle douze fois par jour, merci bien. Alors oui, argument, c'est bien pour le gamin et puis c'est économique, certes, mais là non plus je ne me sens pas transcendée par l'idée.

          Après, ton enfant, il a deux trois ans, à cet âge-là je les trouve mignons et attendrissants, même s'ils expérimentent pas mal et sont malades en permanence, au moins ils sont choupinous. Mais à partir de 5 ans je les trouve bêtes, mais bêtes! Avec leurs questions chelous du genre "mais il habite où l'ascenseur?", "pourquoi c'est vert?" "quand est-ce qu'on arrive?", ça m'exaspère, puis faut tout le temps les regarder, alors que tu t'en branles, comme dirait Gad Elmaleh "Regarde Papa mon dessin! Je l'ai fait tout seul! ... encore heureux qu'on t'a pas aidé pour faire un truc pareil!"

          Bref, vous l'aurez compris, j'aime pas (trop) les enfants. Mais bon, admettons, une fois passé les couches, disons que c'est sympa, à partir de deux ou trois ans. Mais après, une douzaine d'années plus tard, tu te cognes le syndrome de la mobilette et c'est reparti pour une fournée relou! L'adolescence! Yahou, tout le monde dans le grand 8!

          Nan, sincèrement, je suis pas prête pour avoir des gamins.
 
          ... Ceci étant, néanmoins (oui vous imaginez bien que je vous en fais des caisses mais j'exagère un peu), au delà de ces considérations totalement triviales et cocasses, j'ai aussi un avis un peu plus construit sur "avoir des enfants".
          Je trouve qu'à l'heure actuelle, avoir un enfant, c'est très égoïste. Pour l'Humanité, qui n'a pas besoin qu'on continue à se multiplier. Pour la planète et l'environnement, qui souffrent déjà assez comme ça. Je trouve qu'en terme immédiat, c'est égoïste pour les autres, ceux de ma génération et ceux d'avant, de continuer à remplir le bocal et épuiser les ressources en créant une nouvelle bouche. Et puis c'est aussi égoïste pour l'enfant qui arrive, qui va connaitre un monde qui se dégrade, des guerres, la crise, la pollution, la violence, la misère, l'indifférence. Qu'est-ce que je vais laisser à mon fils ou ma fille? Qu'est-ce qu'on va leur laisser comme héritage?
          Si, pour l'instant, je ne veux pas d'enfants, c'est surtout à cause de ces considérations philosophiques. Bien sûr, accoucher, ça fait pas rêver, mais faire naitre un être vivant par les temps qui courent, ça, ça fait pas rêver du tout.


          Allez, je vous ai pondu (justement!) un bon gros article bien dodu, ça faisait longtemps!
          Soyez sages, bande d'onychophages itératifs!

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[ Twenty Miles _ Deer Tick ]

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