serpe-hier

Ou l'art du débiloïde.

Lundi 9 février 2015 à 21:47

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[ I Need Some Sleep _ Eels ]

Jeudi 5 février 2015 à 13:46

         ... j'ai bien envie d'écrire, mais je n'ai pas de sujet sur le feu.
         Je suis fatiguée.

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[ In A Notebook _ Goldmund ]

Mardi 3 février 2015 à 14:14

         ... Toulouse. VOUS VOUS RENDEZ COMPTE?!? Il neige! A Toulouse! En hiver! Incroyable. Je ne m'en remets pas. Strictement in-croi-yable.
         Les gens sont en panique genre on est dans les Alpes et si ça continue, à ce train, dans deux heures on a trois mètres de neige. Genre c'est la première fois depuis la nuit des temps qu'il neige à Toulouse.
         Non mais oh! Il neige au moins une fois par an, c'est rare mais ça se produit, et de deux, t'as jamais remarqué que chez nous, ça tenait PAS?... donc oui, il neige, et oui, tu peux prendre ta bagnole et arrêter de nous faire chier ("oulala pour circuler en ville en voiture je ne vous raconte pas!... Et il n'y a pas de bus, si?")(vive la pharmacie les jours de neige, les gens sont encore plus cons que d'habitude).

         Ceci étant, j'aime bien la neige, je trouve ça sympa. A la campagne. En ville c'est instantanément de la bouillasse, qui devient flaques, qui deviennent mares... et j'ai toujours eu le chic pour me vautrer PILE là où t'as 10cm de flotte. Tu comprends mon appréhension.
         Ce qui fait qu'aujourd'hui, je suis pas très fan non plus, c'est que j'ai des engelures depuis maintenant dix jours, et que je souffre le martyr. Je n'aspire qu'à une seule chose: que ce PUTAIN de thermomètre dépasse les 12°C pour que je reprenne une vie normale. Je veux dire, j'ai l'impression que j'ai des griottes qui ont mariné trop longtemps dans l'alcool à la place des orteils, et que la moindre pression va les faire éclater (coucou les chaussures qu'il faut mettre tous les joooours!). C'est glacé, ça me brule, je n'ai pas bougé mes orteils depuis des lustres, ils sont tellement gonflés qu'ils esquissent à peine des mouvements. C'est pas faute de les bichonner, d'essayer d'avoir chaud, de mettre des chaussures un peu larges. Je passe le week-end chez moi, des bandages autour des orteils (oui les cataplasmes au gras, ça tache les chaussettes, le sol, tout)(faut bien trouver des astuces: moi, je me bande les pieds)(non, ce n'est pas sexuel), le lundi soir ça commence à aller mieux (Dieu du Ciel MERCI je ne travaille pas le lundi), le mardi ça repart pour une nouvelle semaine, et tous les efforts effectués les trois jours précédents disparaissent en 20 minutes. Et tu jongles les quatre jours suivants, et le week-end tu refais tes bandages. Super. "Tu vas au badminton ce soir?" NON ce soir je me fais amputer!

         Le pire dans tout ça, c'est qu'en Islande ça allait super, j'ai eu un peu mal mais rien de méchant. Là, bordel, il faisait 7°C quand ça a commencé, mais je me gèle tellement dans cette boutique que mes orteils ont cru qu'il faisait -40 ou je sais pas... Tout le monde pense que c'est depuis le voyage, mais non. J'ai des engelures. En France. Par une température normale. Oui Madame. Alors que je survis en Islande. Oui Monsieur. C'est ça la classe!

         Bref, j'ai pas l'air con.
         ... Je me demande ce qui me casse les pieds comme ça.

         A la prochaine, va!

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[ Whisle _ Brisa Roché ]

Dimanche 1er février 2015 à 10:27

         ... que j'ai commencé mon stage à la pharmacie. J'en parle pas trop pour plusieurs raisons.
         La première, c'est que, en terme éthique, j'ai pas le droit de râler sur mon maitre de stage, ou du moins je peux le faire en milieu clos, avec des gens que je connais bien, et à l'oral. C'est un pharmacien qui accepte de prendre un stagiaire, de lui transmettre son savoir, d'y consacrer du temps: malgré tout ce que je peux pourrais trouver à redire, l'attitude la plus adaptée est le remerciement et le respect (sortez l'orchestre philharmonique)(attention, solo du premier violon)(j'aurais bouffé le Code de Déontologie que je ferais pas mieux). Dommage, parce que vous connaissez ma façon de raconter, ça fait marrer l'auditoire...
         La deuxième, c'est que, malgré tout, je vis dans une angoisse ambiante, à un niveau basal plus élevé que d'habitude. Les crises sont de nouveau là, moins violentes, mais assez fréquentes, du moins assez régulières pour que je m'en plaigne.
         La troisième, c'est que j'en ai rien à foutre.

         Je n'arrive pas à expliquer ce qui me repousse dans ce métier, même, dans L'IDÉE de faire ce métier. Je ne l'exerce pas encore, je ne suis pas encore au comptoir face aux patients, et pourtant je suis déjà rebutée par le statut que je vais avoir. Un professionnel qui essaie désespérément de faire comprendre aux gens que non, il vend pas les boites comme les légumes, et que oui, il a un putain de doctorat pour faire ce qu'il fait. Une bonne poire, aussi, parce qu'on nous prend quand même pour des cons. Bosser comme un professionnel de santé MAIS pas être rémunéré pour (ou des clopinettes), et faire son salaire sur le nombre de boites vendues. Pour moi c'est tellement dichotomique que c'est impossible à allier.
         Je hais les médicaments. Je hais l'idée de voir toute ma vie des gens malades. Putain, quelle perspective de merde. Okay, ils viennent pour qu'on les guérissent, et la majorité d'entre eux va effectivement guérir, mais dans l'absolu on côtoie que des gens qui vont pas bien, physiquement ou mentalement. Ça me tue de penser à ça.
         Ça me tue de penser aux "responsabilités du pharmacien", celles qui font que tu peux être poursuivi au civil, au pénal, et toutes les poursuites en justice possibles et imaginables. C'est aussi pour ça que je veux pas être pharmacien. Ma mère me dit que probablement l'angoisse à ce sujet s'atténue pour devenir une simple "vigilance" face aux situations à risque, elle a probablement raison, mais je me demande si moi ça fera ça. Ça m'angoisse tellement.
          Le pire c'est que quand j'essaie d'en parler, parce que ça me fait du mal, on me répond des trucs cons, que je vais m'habituer, que ça ira, que je me fais des idées et que je dois pas dire ça. C'est encore pire. Du coup j'ai arrêté d'en parler, et je cogite de mon côté sur quoi faire en juin. Il faut absolument que je me tire de ce guêpier.
         En fait, ma pensée récurrente, c'est que j'ai fait pharmacie comme une thérapie, aider les gens en "remerciement" de l'aide apportée quand mon père était malade, en me disant que ça me ferait du bien. Dix onze ans plus tard, je me rends compte que ce qui me ferait du bien, ça serait de m'aider moi. Et les autres, en gros, je les emmerde.

         Parmi les possibilités de (ré)orientation qui s'offrent à moi, on retiendra:
- hériter d'une partie de la fortune de Liliane Bettencourt (je demande pas grand chose, même 90 millions ça me suffirait)
- élever des licornes et des escargots à la campagne. Et des poules aussi, j'aime bien les poules. Et pourquoi pas des lapins, même si je suis moins fan. Et puis quelques chats norvégiens, pour la gloire (et pour le pognon)(parce que oui, mon but dans la vie c'est avoir une activité qui me plait ET qui est lucrative)(pour ceux qui auraient du bousin dans les yeux et n'auraient pas encore intégré ce paramètre)
- tranquillement postuler chez Auchan ou Leclerc ou Whatever et bosser dans la parapharmacie, en en ayant rien à branler des répercussions sur l'image de la profession ("ouiiii tu te rends pas cooooompte gnagnagnaaaaa")(si, je me rends compte, et même, en bonus, je t'emmerde), et le jour où les médicaments passent en vente libre dans les grandes surfaces, je me casse vite fait
- partir bosser chez un grossiste-répartiteur, pas très funny mais je pourrais m'y retrouver.
- rempiler sur une autre formation (à débattre) qui me plairait plus et me permettrait de bifurquer. Je me suis déjà inscrite à un MOOC (cours en ligne) de management, qui me donnera accès à un certificat si je le valide. Pas grand chose mais un premier pas. Dans le reste, merchandising, design d'intérieur, management de façon plus poussée. A voir. Le tout en bossant? A voir aussi.
- serrer les dents, rédiger mon rapport de stage, ma thèse, être docteur en pharmacie, partir bosser dans une officine de campagne et fermer ma gueule.

         La prochaine fois je vous parlerai quand même d'un truc en lien avec le stage, qui mérite sa place dans ce blog. Vous verrez.
         Bon dimanche les trombopitèques meringués!

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[ If I Had A Heart _ Fever Ray ]

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